Auteur : Amyah D.
Au bout du chemin
Un
long chemin qui s’étire tout au loin,
Un
chemin
Dont
on ne voit point la fin.
Où
mène-t-il ? Au village voisin ?
Un
enfant s’approche en sautillant.
Il
s’arrête de temps en temps
Pour
admirer les papillons folâtrant.
Je
m’approche et lui demande où mène la route
Car
je dois aller au village coute que coute.
Oh !
Non madame, ce chemin
Mène
bien plus loin,
Il
va tout droit et d’une seule traite…
Au
bout du monde.
Mais,
lui répondis-je, n’y a-t-il point un village champêtre,
Une
ville, un endroit où il y a du monde ?
Non
madame, rien d’aussi compliqué
Ce
chemin n’est qu’hanté
Et
bien gardé
Par
dragons, lutins et fées
Et
au bout
Tout
au bout
Bien
Il
n’y a rien
Rien
d’autre que vos rêves
Qui
attendent de ne plus être des rêves
Ils
attendent d’être manifestés
D’être
créés
Sur
ces mots, il s’est évaporé
J’en
fus bien étonnée
Alors
j’ai marché
Parmi
dragons, lutins et fées
Vers
mes rêves manifestés
Auteur : Arnaud Demont
La
source
Le
vent a soulevé, dispersé quelques feuilles
Effeuillant l'arbre, où les dernières en cohortes
Précédant un instant, toutes les branches mortes
En amas sur le sol, recouvrent le cercueil !
Effeuillant l'arbre, où les dernières en cohortes
Précédant un instant, toutes les branches mortes
En amas sur le sol, recouvrent le cercueil !
Au
fil du temps, s'étendre au courant continu
Danser sur l'eau, comme les demoiselles ailées
Passer de palet en palet contre le flux
Aller cueillir l'eau à la source purifiée
Danser sur l'eau, comme les demoiselles ailées
Passer de palet en palet contre le flux
Aller cueillir l'eau à la source purifiée
Accaparé
par l'envie, l'orage passant
Ne put freiner l'entêtement, pas même un doute
Car la beauté se réinvente à chaque instant
Où le rocher heurté, offre au rayon les gouttes
Ne put freiner l'entêtement, pas même un doute
Car la beauté se réinvente à chaque instant
Où le rocher heurté, offre au rayon les gouttes
Rétrécissant,
le transport alors un peu raide
Renforce l'escalade et ma persévérance
Les cascades grandes et petites se succèdent
Alors soudain _ le temps étend _ un long silence !
Renforce l'escalade et ma persévérance
Les cascades grandes et petites se succèdent
Alors soudain _ le temps étend _ un long silence !
Le
vent englué à mes cheveux, un temps s'arrête
Dans un bruissement de l'aile, vient s'abreuver
Blanche, pure, l'amour engendré par la bête
La douce colombe, s'humectant le gosier
Dans un bruissement de l'aile, vient s'abreuver
Blanche, pure, l'amour engendré par la bête
La douce colombe, s'humectant le gosier
Les
arbres resserrés, la lumière en déroute
La flèche de cupidon, plantée dans la roche
Sous un amas de branches, de feuilles dissoutes
Un mince filet d'eau, s'échappe de l'encoche
La flèche de cupidon, plantée dans la roche
Sous un amas de branches, de feuilles dissoutes
Un mince filet d'eau, s'échappe de l'encoche
Je
crois avoir trouvé, alors perdu, un jour
Cette source éthérée, bu la douce liqueur
Mon cœur dès lors passionné, enivré d'amour
Diffuse en mon sang, sa délicieuse chaleur !
Cette source éthérée, bu la douce liqueur
Mon cœur dès lors passionné, enivré d'amour
Diffuse en mon sang, sa délicieuse chaleur !
Auteur : Émeraude D.C.
C’est
un chemin
De
terre
Dans
la campagne
Que
je parcoure
Chaque
jour
En
songeant
Pourtant
Nul
poteau n’indique :
“ Sentier
des rêves “...
En
été
Le
soleil
Fait
illuminer
Des
champs de colza
J’aime
humer
L’odeur
des herbes folles
A
la terre mêlée
Tout
est calme
Et
serein
Parfois
Siffle
un oiseau
Je
connais tout de lui :
Depuis
le matin
Qui
s’éveille
Ouvrant
ses yeux d’azur
Jusqu’au
Tendre
crépuscule
Aux
rayons affaiblis
Quel
bonheur
Que
d’emprunter ce chemin !
Sachant
qu’au bout
M’attend
L’élu
de mon cœur….
Auteur : Paul Garcia (gagnant pour ce thème)
En vacances,
je fuis les lieux bondés où tout un à chacun s’agglutine sur une
portion congrue de plage, afin d’offrir leur corps pâlichon aux
effets traîtres du soleil. Je préfère de loin m’aventurer dans
des endroits déserts à la recherche de trésors cachés.
Aujourd’hui, je trotte allègrement sur un sentier bordé d’arbres
et jouxtant les méandres d’une rivière au flot guilleret. Mais
voilà que le sentier se transforme en une impasse bouchée par des
herbes hautes agressives. Elles sont le dernier rempart, les
dernières gardiennes d’un temple sacré. Un temple sacré ? Voilà
de quoi revigorer ma soif d’aventures.
Téméraire,
avec beaucoup de difficultés, je franchis ce bouclier végétal. A
la fin de mon périple, je me cogne contre des rails solitaires. D’où
sortent-ils ? Où peuvent-ils aboutir ? Amusé, je me mets à suivre
leur itinéraire, dernier vestige d’une activité ferroviaire du
passé. Les herbes, orties et autres espèces rampantes végétales
et sauvages s’ingénient à me dissimuler sans cesse la piste de
cette voie ferrée. A un moment la récompense suprême se présente
à mes yeux. Le fameux temple sacré, le diamant vert que chaque
aventurier en herbe rêve de découvrir un jour ou l’autre, s’offre
à moi. Elle est là, fièrement ancrée dans le sol rocailleux,
envahie par les fleurs, les herbes folles et par divers animaux
rongeurs : la gare de Parmotan. Faite en un matériau noble qui a
résisté aux frivolités du temps, elle propose à ma vue sa façade
dont le bois, tapissé de mousses décoratives, est devenu spongieux
à souhait. Des toiles d’araignées décorent ses angles torturés.
Des trous dans le mur logent des écureuils sauvages.
Abasourdi par
une telle découverte, j’avance vers l’unique banc de la gare
pour m’y asseoir avec précaution. Heureux, ravi d’avoir trouvé
un tel trésor d’une époque révolue, je ferme les yeux de
bonheur. Mais le banc se met à trembler. Au loin, une cloche tinte.
Une voix rocailleuse lance :
- Parmotan,
huit minutes d’arrêt ! Parmotan, huit minutes d’arrêt !
En ouvrant les
yeux, je suis subjugué par la beauté d’une jeune femme, suivie
par deux enfants. Elle est vêtue d’une toilette du siècle
dernier, ornée de dentelles dansant au vent, et d’un chapeau à
voilette. Elle tient fièrement une ombrelle pour se protéger du
soleil. Derrière elle, un bagagiste pousse un diable empli de ses
valises. Le train, tant attendu, entre en gare, crachotant fumée et
poussières. Un seul monsieur à chapeau melon en descend. Le chef de
gare aide les jeunes enfants et la mère à monter dans le train. Le
bagagiste place rapidement les valises dans le compartiment et en
redescend aussi vite. Le chef de gare agite déjà son drapeau rouge.
Un coup de sifflet strident résonne et le train démarre dans un
rythme progressif et régulier, exultant vapeurs et fumées. A la
fenêtre, l’un des deux enfants me fait un signe de la main auquel
je réponds par un simple et timide signe de tête. Du regard, je
suis le train, il s’évanouit dans la mer des hautes herbes.
Enfin
conscient de l’événement étrange qui se déroule sous mes yeux,
je porte mon regard vers... Mais vers quoi, bon sang ? Seuls, les
écureuils se foutent de moi et les araignées continuent à voltiger
de fil en fil. Et moi, je suis là ! Interloqué, choqué, en me
demandant si je n’ai pas trop consommé de... non pas d’expédients
stupéfiants, mais plutôt, au-delà d’un certain réel, d’épisodes
de la quatrième dimension.
Auteur : Jean Gillot
Au bout du chemin
Les extra terrestres arrivent enfin !
Ils sont bio, ils sont beaux, ils sentent le chaume chaud ...
Ils sont extras, car ils sortent du lot
soit de Cahors, soit du Quercy-blanc
et terrestres : cultivés et cultivateurs de talent
ils savent y faire, récoltent ce qu'ils s'aiment !
Ce savoir faire bio donne des fruits gemmes ...
Des légumes goûteux, des céréales et des graines
Ils prennent aussi le temps lent qui s’égrène.
Je marche
Je marche pour sentir mon corps en état de veille
Je marche, caressant du regard la nature tendre ou forte qui toujours m'émerveille
Je marche, défilent les chemins de mon existence sous mes orteils
Je marche, emprisonne dans mes poumons l'air iodé comme on remplit des bouteilles
Je marche, parfois pour ne pas sombrer, j'essaye,
Certains jours, à la recherche de bons conseils
Je marche pour mieux saisir le temps, à l'affût,
Prêt à s'affoler encore et encore, qui me surveille
Je marche tant que ne se couche pas mon dernier Soleil.
Auteur : Elisabeth Milbeau
Maman
ne va pas bien. Nous l’avons compris l’été dernier lorsque des
voisins l’ont trouvée assise sur un banc, devant la mairie de la
ville où elle habite depuis cinquante ans. Elle ne se souvenait ni
de son adresse ni comment s’y rendre. Ces voisins ont téléphoné
à ma sœur qu’ils connaissent bien et celle-ci s’est aussitôt
installée dans le grand pavillon de notre mère pour veiller sur
elle.
Maman
nous reconnaît encore ma sœur et moi-même mais ne se souvient
plus du prénom de ses petits enfants ni de leur âge et les confond
avec ses propres frères et sœurs. Elle nous parle de notre père
mort il y a quarante-cinq ans et prétend qu’il est parti en voyage
et va revenir.
Ce
printemps, nous l’avons emmenée quinze jours à Varengeville,
berceau de son père. Bien qu’il n’y soit pas enterré, elle aime
se rendre au cimetière et se recueillir .sur la tombe de Braque.
Elle prétend que c’est son père...Nous commençons à nous
inquiéter sérieusement. Peut-être faudra-t-il la placer dans un
établissement spécialisé ?
Aujourd’hui,
nous tournons le dos à la mer et avons pris ce chemin de terre. Aux
prairies où de belles vaches normandes broutent l’herbe grasse et
fleurie, succèdent des champs de colza en fleurs. Maman fredonne
puis subitement nous pose des questions. Où sont donc nos enfants
qu’elle s’imagine encore bébés alors qu’ils frisent la
quarantaine, comment vont nos maris dont nous sommes divorcées
depuis dix et quatorze ans. Elle marche de son petit pas pressé, se
penche pour cueillir un bouton d’or, lance des vocalises sur un air
d’opérette.
Elle
s’arrête, prend chacune de nous par les épaules et d’un air
mystérieux nous dit à voix basse : « - Au bout du
chemin... - Oui Maman, au bout du chemin ? – Une surprise –
Que veux-tu qu’il y ait ? – Moquez-vous de moi ! Il y
aura quelqu’un... » Elle a sa petite grimace annonciatrice de
pleurs. Il ne faut pas la contrarier.
Bientôt
le chemin va déboucher sur une route départementale. En face de
nous arrive un couple âgé accompagné d’un jeune homme. Jean
moulant, chemise au col ouvert, le visage d’un jeune premier
américain des années 50-60. Nous échangeons un « Bonjour »
accompagné d’un sourire. Notre mère s’est arrêtée le visage
rayonnant : « C’est Lui ».
Le
couple et le jeune homme sont passés. Notre mère n’a pas bougé,
les yeux fixés vers l’endroit où ils étaient apparus. En extase
elle répète : « C’est Lui, c’est votre père. Il est
revenu. »
Le
soir même, elle sourira toujours mais aura tout oublié de notre
promenade.
Le
lendemain elle ne nous reconnaîtra plus mais le visage illuminé
elle répétera : « C’est Lui ! Il est
revenu. »
Auteur : Axelle Yelma
C’est
un chemin de champagne magnifique :
Le
ciel est bleu,
L’herbe
est bien verte,
Les
cultures sont en pleine éclosion,
Les
feuilles des arbres sont vertes.
C’est
la période estivale.
Des
paysans l’ont sans doute emprunté
Pour
aller semer leurs cultures ;
Des
randonneurs l’ont sans doute emprunté
Pour
se rendre à un lieu précis ;
Pour
se retrouver.
Il
y a un petit arbre
Au
bout du chemin.
Il
y a une cabane isolée
Au
bout du chemin.
Il
y a,certainement,une famille paysanne
Au
bout du chemin.
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