Par ordre alphabétique d'Auteur :
Auteur : Paul Allegraud
On les avait espérés et redoutés. On les avait imaginés splendides ou monstrueux, envahisseurs sanguinaires ou pacificateurs éclairés. On les avait rêvés arrivant du cosmos dans des vaisseaux resplendissants, détenteurs de sciences inconnues, de secrets incroyables, de pouvoirs inhumains. Depuis longtemps déjà les radars scrutaient l'immensité du ciel, mais aucune de ces machines n'auraient pu les détecter. Quand on les a découverts, ils étaient déjà là. Ils s'étaient déjà répandus sur tous les continents, apportant avec eux les ravages d'une guerre impossible à mener.
Ils maîtrisaient l'espace et le temps et pouvaient apparaître n'importe où en une nanoseconde, mais ce qui les rendait plus dangereux encore, c'était leur détermination. Ils étaient là pour nous exterminer. Tous. Et ils étaient en passe d'y parvenir. Et sans verser de sang. On les avait imaginés à notre mesure, ils étaient minuscules, pas plus gros qu'un moucheron.
Ils se glissaient partout et semblables aux insectes, inoculaient aux hommes leur mortel poison. Ensuite, le sang se coagulait dans les veines, la chair pourrissait et les hommes mourraient dans d'atroces souffrances. Et nul ne savait comment les arrêter.
En quelques mois, la population mondiale s'était réduite de plus de soixante-quinze pour cent, on les croyait invincibles, on voyait arriver la fin de l'humanité. Jusqu'à ce qu'on se rende compte qu'eux aussi pouvaient mourir. Jusqu'à ce qu'on découvre que dans certains pays d'Afrique où sévissait une épidémie qu'on avait peine à combattre, les envahisseurs la contractaient, se la transmettaient entre eux et disparaissaient.
Alors dans chaque pays, des gens se portèrent volontaires, des couples pour la plupart et injectèrent dans leur sang le virus létal. On offrit à ces héros le loisir de s'éteindre dans le lieu de leur choix, entouré de beauté, baignant dans une ambiance qu'ils avaient désirée, parfum, musique ou simplement le bruit de leurs deux cœurs battant à l'unisson.
C'est ainsi que partout dans le monde, des couples d'amoureux, se tenant par la main, partirent sereinement, entraînant avec eux la plus grande menace que le monde n'eut jamais affrontée.
Auteur : Didier Brochon
Cela faisait, Ô…, une éternité
qu’ils étaient là, allongés, le corps alangui, tête bêche, les mains touchant
le corps de l’autre, sur leur nuage dans lequel leur corps s’enfonçait
confortablement, tandis qu’il avançait.
Ils ignoraient où ils se
trouvaient : peut-être au Paradis ? Les énergies circulaient de l’un
à l’autre, ils étaient bien, et ils n’avaient pas envie de se parler, ils n’en
éprouvaient pas le besoin, se comprenant par le seul toucher, tête contre tête.
Le nuage était bas, et sur son
passage, il laissait voir en-dessous des paysages à la fois calmes et
tourmentés. L’homme et la femme ne faisaient alors plus qu’Un, en totale
communion avec le Plan Universel, dans un calme intérieur et une paix profonde
indicible.
Le temps était suspendu, il n’y
avait plus ni espace ni temps. Ce n’était pas un rêve, encore moins un état de
sommeil ; c’était l’union, celle avec le Divin, les deux Êtres ne faisant
plus qu’un, et rejoignant le Tout et l’origine du Tout. L’Amour enveloppant et
universel, les gestes tendres jusqu’à la chevelure ondoyante de la jeune
inconnue et le havre de paix, de calme et de repos que constituait ce nuage
providentiel, semblaient avoir figé pour l’éternité les deux âmes ainsi fusionnées.
Auteur : Charles Daney (Gagnant du Thème)
Ils sont tête bêche, couchés sur le dos tête, contre
tête, la main gauche de l’homme dans les cheveux de la femme, la main gauche de
la femme contre la joue de l’homme.
Le calme, la plage, la mer, les rochers qui la gardent, tout
cet enfermement leur est complice. Leurs corps pourtant très proches paraissent
lointains.
Ils sont silencieux mais restent à l’écoute l’un de
l’autre, immobiles pour ne pas gâcher un bonheur qu’ils savourent les yeux fermés
afin mieux le retenir sous leurs paupières closes.
Ce repos des corps est l’accord fusionnel des âmes.
La joue et les cheveux, ces soupçons de caresse, les
bras et les mains, antennes de tendresse, tout concours à diffuser en eux un
amour infini aux désirs apaisés.
Auteure : Barbara Hocquette
Un matin, je
me suis surprise moi-même à découvrir chez l'autre, celui qui partage ma vie
depuis quelques jours maintenant que sa peau était tel un océan de douceur...
Et que si je le désirais vraiment, je pouvais m'y plonger à maintes reprises.
Alors
c'est vrai que le sentir près de moi fait naître au fin fond de mes entrailles,
un sentiment de plénitude et d'intense émotion car dès l'instant où sa peau
touche la mienne c'est comme si nous ne faisions qu'un.
Le voile
qu'il porte au dessus de sa nudité est comme un drap de douceur et c'est en
restant toujours plus proche de lui et de son essence même, que je parviens à
le découvrir de jour en jour.
Nous
avons tous besoin d'une protection mais dès lors où on se sent en sécurité, on
dirait bien que tout devient différent. Ce que nous cherchons à tout prix à
cacher devient finalement l'objet de nos désirs profonds. Et alors que chacun
cherche à garder en soi l'empreinte de la douceur et de l'amour vrai, il finit
par se délecter de cette offrande qu'il est enfin prêt à faire en découvrant
petit à petit au gré de ses besoins et de ses envies ce qu'il a mis tant
d'années parfois à camoufler...
Car
aimer c'est donner à l'autre cette partie de nous que nous aimons plus que
tout. Ce petit morceau de notre intimité que finalement nous sommes enfin prêts
à partager. Et dès lors où on parvient enfin à se dévoiler, alors là, plus rien
ne peut venir nous effrayer car dans l'amour, la peur n'existe pas. Seules la
douceur, la tendresse et les caresses de la vie qui nous réunit peuvent venir
faire de notre union un havre de paix, un lieu de paradis.
Quand
on se retrouve, on est comme deux moitiés qui se retrouvent et quand on se
sépare, on emporte avec soi cette partie que l'autre a su nous octroyer afin de
nous montrer, à chaque fois qu'il le désire vraiment, que cette place que nous
avons est celle d'un hôte privilégié.
L'amour
peut tout et surtout il se donne et se reçoit en toute simplicité. Et c'est
parce qu'il est là, niché au creux des vrais couples qu'il peut faire naître de
beaux projets et aussi d'heureux sentiments chez des êtres comblés.
L'amour
c'est comme un bonbon qu'on prendrait le temps de garder dans la bouche car le
réconfort qu'il nous procure ne peut en aucun cas nous faire oublier le plaisir
que nous avons à le savourer. Plus on se connait et plus on s'apprécie et plus
on se lie d'amour ou d'amitié et plus les liens sont indestructibles.
La
tendresse est au quotidien ce que la vie est pour tous les êtres humains : un
moment de pleine conscience, là où finalement tous les possibles viennent se
matérialiser.
Alors
cessons de croire que l'amour n'existe que dans les fictions... car l'amour est
là, bien présent et il ne demande souvent qu'une chose c'est jaillir de nos
cœurs parfois un peu fermés, juste pour rayonner en nous et autour de nous et
faire découvrir à celui qui sera heureux de l'accueillir en son sein que plus
rien ne peut lui arriver tout le temps qu'il garde dans son escarcelle toute
cette énergie du bonheur au quotidien.
Caresser un
bout de peau, celle de votre bras ou celle d'un être proche, c'est remettre en
lui et en vous un lien magique celui de la filiation universelle qui veut que
nous, êtres vivants nous puissions sentir charnellement que nous sommes et
restons des êtres bien vibrants à l'unisson, pourvu que les sentiments soient
justes et qu'il puissent s'exprimer au bon moment.
La
parenthèse de l'amour charnel est un délice dont il ne faut pas se priver car
plus on se colle l'un à l'autre et plus on retrouve en soi même ce désir d'être
toujours plus à l'écoute de celui qu'on souhaite devenir réellement : une
personne aimante et aimée qui au travers de certaines caresses et autres câlins
peut retrouver la pleine maîtrise de tous ses sens en éveil.
Auteure : Alexandra Lacondemine
Neige
Aux premières lueurs de la nuit, la
neige est arrivée…Quand tu ouvriras les yeux mon Amour, un merveilleux
spectacle s’offrira à toi ; moi, j’assiste à sa mise en place ; je le
regarde. Identique, majestueuse, la scène se répète à l’infini…Puis, quelques
fois, un souffle maître vint à changer sensiblement le mouvement mais la
majesté garde sa grandeur quelque soit sa voie…
Tu découvriras les blanches
toitures briller des rayons gelés du soleil ; les arbres chétifs s’étendre
fièrement dans le ciel cotonneux…
Ravie, tu resteras quelques
longues minutes dans la chaleur de la couette ; les yeux grands ouverts à
écouter l’hiver prendre place, je te vois sourire aux flocons- je te
contemple…Les courbes de ton corps… Tu fixes les petits cotons et ta main
caresse tendrement le drap de mon absence…
Tu sais que je suis venu cette
nuit ; tu as senti mes mains glisser sur ta peau et pénétrer ton
intimité…Tu m’as souri et tu as étreint mon évanescence…
À ton éveil, je n’étais pas un
rêve…
Auteur : Daniel Paquin
L'OMBRE DE TA LUMIÈRE
L'ombre
de la lumière couvre de son voile éthéré
L’espace
de nos précieuses solitudes
Je
serai peut être l'Eldorado de tes sentiments
Et
toi la douce Iliade de mes voyages vers toi
Tu
sais d'un trait de couleur d'encre bleu
M’ouvrir
le ciel d'avril !
Tu
sais d'un coup de crayon vert
Immortaliser
en moi la beauté qui me guide
Un
temps pour chaque chose
Chaque
instant tu le transforme
Au
gré de ton charme
Au
gué du lit de tes marées
Tu
m’inondes de bonheur
La chaleur de nos rencontres
m’attise
Et
m'appelle vers toi
Et
pour toi qui est faite de rosée du matin
Je cueillerai sur
la joue de la lune
Ses
précieuses offrandes
Auteure : Axelle Yelma
Sous une île calme et idyllique, entourée de rochers et
d’un cours d’eau, deux corps sont allongés au pied d’un gros chêne…c’est un
homme et une femme couchés perpendiculairement…que peuvent-ils bien
faire ? Sont-ils victimes d’un naufrage ?...eh bien non ! Vous savez
pourquoi ? Parce que les naufragés n’affichent pas un aspect détendu et
reposant, ne réclament pas le bras de l’autre, et ne sont pas quasi nus…il
s’agit de deux tourtereaux qui veulent se retrouver.
Hmm…il n’y a rien de plus beau à regarder que l’amour
rapprochant un homme et une femme. Mais enfin…comprenez-moi bien…l’amour avec
un grand A…le véritable amour si vous voulez. Celui dans lequel on n’a pas
besoin de mots pour dire à l’autre qu’on l’aime ; celui qui nous procure
la paix intérieure et nous fait nous sentir bien à la vue de l’être aimé; celui finalement que l’on ne peut pas expliquer, au risque
de le voir disparaître.
Ce type d’amour est puissant, transcendant et
guérissant. Les personnes qui en sont touchés sont intouchables, et je dirais
même immortelles…oh la je n’aimerai
pas vous conduire dans du surréalisme…mais à mon avis c’est ainsi que
s’explique l’amour véritable.
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