mercredi 1 octobre 2014

Le tombeur




Lorsque je l’ai connu, que je l’ai vu pour la première fois, rien ne s’est passé. Il ne représentait qu’un homme comme les autres …

Il était mon supérieur hiérarchique. J’avais intégré avec bonheur mon nouveau poste après être passée devant un genre de tribunal car nous parlons là d’un poste où un certain syndicat « rouge écarlate » régnait en maître !

Il n’était pas présent au tribunal. D’ailleurs, je ne lui aurais pas accordé plus d’importance qu’aux autres qui me posaient des questions vicieuses et sans relation avec mon savoir faire, histoire d’être sûrs de ne pas se tromper sur mes convictions politiques.

J’ai eu des convictions. Après avoir passé dix ans parmi eux, je n’en avais plus du tout. Ou du moins pas les mêmes ; cela laisse des traces indélébiles.

J’ai donc décroché le job.

J’étais secrétaire. Je m’occupais aussi de la bibliothèque et de la discothèque, de l’organisation des départs et retours des enfants pour les colonies de vacances. J’en étais heureuse. Ce travail n’avait pas de limite dans le temps. Je m’étais engagée sur le contrat à ne pas compter mes heures, à travailler de nuit et le week-end si besoin était. Notamment pour ce qui était de la logistique pour les fameuses colonies où tout devait être réglé sans aucune erreur. Pas le droit de se tromper. Affectations des jeunes, organisation pour les cars et les trains, tout devait correspondre.

Au début, j’étais quand même un peu inquiète pour cette mission. Mais je ne suis pas une personne angoissée et je suis assez sûre de moi. Cela s’avère être du moins pour ce genre de travail un grand atout.

Une fin de journée, j’eus besoin de venir dans son bureau pour faire signer un papier. Là, une chose  inattendue s’est produite. Son parfum … Je peux dire qu’il m’a envoûté. Je n’avais jamais éprouvé cette sensation auparavant. Le simple fait de respirer et de sentir cette odeur fut le déclencheur d’un amour extrême et destructeur.

Je quittais son bureau troublée et je rentrais chez moi ......

J'y retrouvais mon mari et mon petit bonhomme de deux ans. 
Mon ménage battait de l'aile depuis la naissance de mon petit. Je m'occupais de lui comme d'habitude avec attention et amour. Par contre, pour ce qui etait de mon époux ....  Je ne m'en occupais déjà plus avant ce coup de foudre à retardement. Oui nous pouvons parler de coup de foudre car tellement subit ... Il a suffit de quelques minutes et pourquoi pas parler en secondes ?

Le lendemain je regagnais le lieu de mon travail avec une joie non dissimulée. J'allais te retrouver et c'est tout ce qui comptait. L'instant présent, l'instant où ressurgirait ce parfum, l'instant où tu viendrais me dire bonjour, l'instant qui ne serait jamais le même que tous les jours précédents.

Effectivement, comme tous les matins, tu vins me dire "bonjour" mais pas de la même manière. Tu avais dû remarquer un certain trouble émanant de moi, la veille. Je ne savais pas encore que tu étais un expert .... Ton bonjour avait quelque chose de différent. Un ton suave, un sourire d'homme charmeur et sûr de lui.

La matinée se passa normalement. J'étais heureuse. Le ciel était bleu car nous étions en été. Je m'en rappelle. S'il avait été gris, je suis certaine que je l'aurais vu bleu quand même.

En début d'après-midi, je transportais les livres et les disques qui avaient été rendus pour les ranger sur des étagères qui se trouvaient être dans deux grandes salles à l'arrière du bâtiment. Elles avaient aménagées spécialement pour ça.

J'étais en plein travail lorsque tu apparus.

Quel beau sourire à tes lèvres. Tu t'es mis à me parler, quelques questions histoire de .... Et puis ...  Soudainement tu te retrouvais contre moi, tes lèvres sur les miennes pour un baiser si bon, si passionné ... Tes mains descendirent sur mes reins que tu pressais sur ton ventre avec fermeté. Situation nouvelle pour moi. Je ne me défendais pas. J'y trouvais un plaisir nouveau. Je ne me posais pas de question et me laissais faire.

Je sentais ton sexe dur contre mon ventre. Mon réflexe fut de me presser plus encore contre toi. Cette sensation était toute nouvelle pour moi. Une sensation d'appartenance totale à toi, à cette étreinte pour le moins brutale ....


Catherine Dubreuil
Extrait de la Nouvelle : "Le tombeur"

La photo accompagnant ce texte a été prise sur le net. Si elle vous appartient et que vous souhaitez que nous l'enlevions, nous le ferions immédiatement.

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