mercredi 1 octobre 2014

La véritable histoire de Taupinanbour


J’ai déménagé cette nuit. Je ne m’entendais plus avec mes voisins. J’habite les Ardennes-belge. Je suis passée sous une espèce de frontière, un grillage. Je pense que je suis maintenant en Belgique. Mes nouveaux voisins sont très bruyants la journée, leurs coups répétés résonnent dans mes galeries. Mais la nuit c’est le paradis, je suis seule en mon domaine et les retards chroniques dans le métier du bâtiment devrais me valoir encore quelques mois de paix.

C’est le jour où mon ancien colocataire décida de faire pousser « the green » sur ma parcelle en friche que nos opinions divergèrent. Ma mère m’avait pourtant prévenu.


- Jamais au grand jamais tu ne t’installeras sur un terrain de golf ou dans un jardin de propriétaire terrien ! Choisi plutôt une pâture à charolaise ou une forêt de feuillus.
  
Mais voilà, au bout de deux mois et demi quand je me suis retrouvée à découvert avec mes trois frères sur le plateau des vaches, le premier terrain abandonné que mes pelles détectèrent fut le bon. Comment pouvais-je deviner que des maisons allaient pousser comme des champignons après mon emménagement ? 

Je creusai mon tunnel sous gravats à quinze centimètres de profondeur dans ce sol meuble. J’étais au régime 6/4 : 4 heures de travail, 4 heures de sommeil, 4 heures de boulot. A chaque quart je forais deux cent cinquante mètres de souterrains, j’en profitais pour avaler tout ce qui tombait sur mon passage, vers, larves, chenilles, chrysalides, mille-pattes, œufs de fourmis. Mais vous allez me dire, c’est bien beau de faire la guerre des tranchées mais la terre enlevée tu la mets où ? ......



Christine LACROIX
Extrait de la Nouvelle : La véritable histoire de Taupinanbour 

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